Clara Nielsen

- État Civil -

Nom : Nielsen
Prénom : Clara Sirän
Sexe : Féminin
Date de naissance : 30 novembre 2191, elle a 19 ans.
Lieu de naissance : Dans une grande maison, dans le quartier aisé
Groupe sanguin : O+
Orientation sexuelle : Hétéro

- Aspirations -

Elle n’en est plus trop sûre. Auparavant, son avenir lui semblait plus net, plus beau… Maintenant, il semble si incertain, privé de bonheur. Son père aimerait bien qu’elle suive ses traces et fasse partie du gouvernement, mais elle n’en a aucune envie. Son rêve d’enfant était de devenir ballerine, puis, il s’est transformé en chorégraphe/metteur en scène … Qui sait ? Mais par-dessous tout, elle voudrait réussir à tout oublier.

- Physique -

Clara est une très belle femme, nul ne peut le nier … Mais voilà, ça l’embête. D’autres seraient sûrement flattées par les regards parfois insistants des hommes, par les sifflements, mais pas Clara. Elle déteste être reconnue que par sa beauté extérieure. Elle n’a jamais rien fait pour devenir belle, elle a simplement hérité de la beauté de sa mère. D’ailleurs, elle fait tout pour se rendre plus moche … Souvent en vain. Ses longs cheveux blonds, elle les a coupés juste en dessous des oreilles après une remarque de trop. Ses jupes, elle les a jetées après qu’un groupe de garçons ait tenté de le soulever en soufflant dessus … Dorénavant, ce n’est que les pantalons et chandails larges. Au diable le peigne et les vêtements serrés ! Quitte à ressembler à un garçon … Sa beauté gracieuse ne s’était que transformée en beauté farouche, suscitant toujours autant d’attention. Elle recommença à s’habiller avec un peu de soin lors de sa rencontre avec Jace, mais la mort de ce dernier ramena ses pantalons dans le tableau.
Plusieurs années de danse lui ont nui dans sa quête de la laideur, elles ont plutôt bien sculpté son corps, déjà grand. Fine et élancée, la jeune fille a une belle silhouette. Ses mouvements sont souvent teintés de cette grâce innée, qu’elle détient de sa mère, bien que ce soit involontaire. Sa démarche est légère, comme si elle marchait sur des œufs ; elle tente en fait de faire le moins de bruit possible pour passer inaperçue.
Son visage maintient cet éternel air impassible en compagnie des gens. Si nous l’observons plus longtemps, nous pouvons s’apercevoir qu’il s’agit tout simplement d’un visage qui reflète toute la tristesse que son cœur ne pourrait supporter seul. Vous la verrez sans doute sourire lors des soirées auxquelles son père l’oblige à assister ; un sourire faux, hypocrite, pour faire bonne allure. D’ailleurs, c’est aussi lors de ces soirées qu’elle est obligée de troquer ses pantalons contre robe et jupe ; elle devient un pantin, joue le jeu que son père lui demande.
Ses yeux en forme d’amande sont pers ; changeant entre le vert et le bleu, tout dépendamment de la température. Parfois, ses yeux sont d’un vert si foncé qu’on jurerait qu’ils sont brun. Son regard vague devient parfois perçant, comme si elle avait vu quelque chose au loin. Puis, elle semble être déçue ; ses épaules s’affaissent ; son regard s’éteint.
Elle a une longue cicatrice dans le dos, souvenir d’une chute. Cette marque l’embête et elle tente de la cacher le plus possible. Elle est inséparable d’un petit bracelet en argent, ayant appartenu autrefois à sa mère. Lorsqu’elle est nerveuse, elle joue sans cesse avec. Elle se revête souvent d’un pull gris, trop grand pour elle, puisque qu’il était à Jace avant, elle le garde comme souvenir.



De la jeune adolescente souriante, amoureuse et heureuse, il ne reste pas beaucoup de traces. Je pourrais vous conter à quel point la Clara d’avant était épanouie, tournée vers l’avenir, pleine d’ambition et de rêves… Mais ce serait plutôt inutile, car la Clara d’après est fort différente. Elle ne cherche pas la compagnie des gens, préférant même parfois la solitude. Plus taciturne, elle donne l’impression d’économiser ses mots, comme s’ils étaient un trésor à chérir plus que tout. Elle semble froide, presque hautaine et vous n’aurez peut-être pas envie d’aller lui parler … Mais engagez la discussion et elle fera sans doute un effort. Bien élevée, bien instruite, elle est parée pour toutes les sortes de discussions possibles et elle ne voudrait surtout pas faire honte à son père en ayant l’air mal polie. Son père … Parlons-en. Bien que leur relation ne soit pas très harmonieuse, Clara est très soucieuse de ce que pense son père (enfin, maintenant, avant, ça lui était égal) et ne veut pas le décevoir. Il lui apprit tôt le sens du devoir, comme respecter ses promesses et ses aînés. Il n’est pas la personne que Clara porte le plus dans son cœur, mais il reste son père. Leur relation s’améliora un peu lorsqu’il desserra la chaîne qu’il lui tenait au cou et lui permit de sortir… pour se détériorer lorsqu’il apprit quel type de gens Clara fréquentait (Jace entre autres, qui faisait partie de la classe moyenne-pauvre). Depuis, Clara essaye de remonter dans son estime, agissant presque parfaitement, se présentant à toutes les soirées auxquelles son père assiste, faisant tout ce que Karl lui demande.
Petite, elle était une sage enfant et c’est peut-être la seule caractéristique qui est restée avec le temps. Elle n’est pas du genre à chercher volontairement les troubles et à perturber la tranquillité. Mais elle reste néanmoins curieuse, une qualité qui peut se transformer rapidement en défaut lorsque l’on trouve ses questions trop pertinentes, surtout lorsqu’elles concernent la surface… Dieu merci pour elle, jusqu’à présent, ce n’est que son père qui a été le « questionné », mais il lui faudra faire attention dorénavant.
L’éducation très fermée qu’elle a reçue a fait d’elle une personne plutôt naïve. Sans nécessairement croire à tout ce qu’on lui raconte, elle va plutôt se questionner sur la vérité.
Elle n’est pas du genre à crier si elle a peur. Elle va plutôt figer, le temps de trouver une action potentiellement logique.
Elle n’aime pas avoir trop d’attention sur elle, malheureusement, on ne peut pas dire qu’elle est très chanceuse de ce côté. Elle préfère rester dans les coulisses, organiser plutôt que montrer.
N’ayant pas eu d’ami lors de sa tendre jeunesse, elle ne s’est jamais vraiment habituée à ceux-ci et préfère garder ses émotions pour elle. Rien ne sert de tenter de pénétrer dans ses plus profondes pensées ou encore dans ce qui lui reste de cœur, vous ne ferez que perdre votre temps. La clé, si elle existe encore, s’est perdue lors de la mort de Jace.
Ces temps-ci, elle se trouve beaucoup dans ces mêmes pensées verrouillées, elle essaye de comprendre le pourquoi, y a-t-il un clan meilleur que l’autre ? Où se cache la vérité ? Mais ce sont pratiquement tous des questions sans réponses.
(Peu complet, je l’admets, mais je crois que c’est en faisant jouer le personnage qu’on peut vraiment lui donner tout son caractère. L’histoire en révèle aussi sur ce qu’elle est.)

- Questions futiles pour votre personnage -

• Théâtre ou Arènes ? Jusqu’à sa majorité, elle n’était pas autorisée à aller à l’Arène. Elle aime donc bien le théâtre, car il lui est familier. Cependant, l’Arène lui rappelle de bons moments. Moins ordonné que le théâtre, elle a l’impression de plus s’y retrouver dans ce désordre…
• Croit-il en la légende des mutants de la surface ? Petite, elle y croyait dur comme du fer et redoutait la surface plus que tout, mais maintenant, elle n’est plus trop sûre d’y croire. C’est encore bien flou dans sa tête.
• A-t-il déjà vu Lord Cross ? Nop
• A-t-il un animal de compagnie ? Elle a un chat surnommé très originalement Minou, mais elle n’est pas très attachée à celui-ci.
• Bière ou cocktail ? Cocktail, car elle a été « éduquée » dans ce style de vie.
• A-t-il déjà consommé des champignons hallucinogènes ? Une fois, et ce fut la dernière !
• Est-il prêt pour de grandes aventures (youhou !) ? Oui, si on la pousse un peu.

- Histoire -

Karl Nielsen venait d’une bonne famille ; il avait été bien éduqué. Les bonnes manières, les salutations, les trucs à dire et à ne pas dire... Les mutants, évidemment, étaient évoqués à chaque fois qu’il faisait une mauvaise action (« Si tu refais ça, tu iras vivre à la surface ! »). Il devait montrer un respect profond pour le gouvernement et se comporter en gamin bien sage. À sa majorité, il n’eut aucune misère à se dégoter un travail au gouvernement.
Il rencontra sa femme à peine à l’âge de 23 ans, alors qu’elle était plus jeune que lui. Elle venait tout juste d’obtenir ses 18 ans et ses parents avaient décidé de fêter cela en invitant des vieilles connaissances, dont les parents de Karl. Il y avait très peu de jeunes à cette soirée et Sirän, la fêtée, semblait s’ennuyer. Évidemment, il y avait beaucoup d’autres manières de célébrer ses dix-huit ans et être enfermée avec une cinquantaine de vieux croutons n’était pas la plus amusante. Karl, qui n’avait jamais pour ainsi dire adresser la parole à une fille de sa vie, prit son courage à deux mains et vint lui parler. Il fut surpris de constater à quel point il lui était facile de discuter avec Sirän… Elle dégagea une sorte d’aura apaisante et ce fut à regret qu’il quitta la soirée.
Néanmoins, ils gardèrent contact … se marièrent environ un an après leur rencontre ... et Sirän tomba enceinte environ deux mois plus tard. Bien que surprenante, la nouvelle réjouit les deux familles.

Clara pointa le bout de son nez un 30 novembre, alors qu’il pleuvait à la surface. L’atmosphère en dessous était humide, froide, peu chaleureuse. Ce fut un accouchement difficile et la santé de la mère était compromise. Elle mourut trois heures après la naissance de sa fille, qu’elle n’eut même pas le temps de prendre dans ses bras. Ce fut un dur coup pour Karl, qui ne voyait pas du tout comment il lui serait possible d’élever sa fille sans sa mère. Avait-il l’air d’avoir l’instinct maternel ? Et surtout celui paternel ? Et comment était-il sensé continuer à vivre sans son épouse ….
Les grands-parents maternels réclamèrent la garde de l’enfant ; prétextant une vie contre une autre. Ils avaient perdu leur fille chérie; ils voulaient leur petite-fille. Karl refusa ; à quoi se raccrochait sa vie alors ? Il déménagea chez ses parents, mais ceux-ci moururent d’une inondation lorsque Clara avait trois ans.

S’en suivit une éducation sévère. Hors de question qu’il perde aussi sa fille lorsqu’elle voudra commencer à voler de ses propres ailes et fréquenter les gens de mauvaises familles !
Il l’éduqua avec un bras de fer … À moins que ce ne fusse un cœur de fer. Les crises, les colères, les pleurs n’avaient pas leur place dans la grande maison, Clara l’apprit rapidement.
À cinq ans, son seul cadeau de Noël fut un tuteur privé, répondant au nom de Lleyton. Grand bonhomme aux cheveux grisâtres, Clara en eut peur durant toute son enfance. Avec lui, tout était programmé ; le déjeuner, le piano, mathématiques, une petite pause pour les poupées, l’anglais, le dîner, l’histoire, la danse, les bonnes manières, une heure de lecture, souper, dodo. Qui a murmuré « solitude » ? C’est bien exact … En dehors de son père et de son tuteur, Clara ne voyait personne. Son père l’amenait parfois à des soirées, des anniversaires d’enfants, mais Clara restait souvent dans son coin et semblait craindre le contact avec les autres.
Ce fut ainsi six jours sur sept, jusqu’à ses douze ans. Mr. Nielsen sembla alors réaliser que sa fille n’était pas très sociable et consenti (avec lui-même) à l’envoyer à l’école (si ça existe…). Là-bas, Clara s’y fit quelques camarades, mais rien de vraiment sérieux. Elle préféra être seule et pouvoir s’adonner à son loisir préféré, soit la danse.
En vieillissant, Clara embellissait et son père l’amenait de plus en plus souvent au théâtre ou à des soirées. Il était très fier de sa fille, qui était belle, intelligente, douée pour la danse et bien élevée. Il voulait montrer à tous qu’il avait été capable de l’élever sans sa mère, de plus, Clara attirait les regards, donc des gens avec qui Karl n’aurait pu parler auparavant afin de se rapprocher du haut de la pyramide sociale. Clara, elle, se réjouissait de passer du temps avec son père, lui qui était normalement distant, sans voir cette manipulation. Un peu superficielle, elle pouvait revêtir des beaux vêtements, avoir sa propre coiffeuse et maquilleuse … Elle suscitait les regards doublement plus : certains l’enviaient, d’autres ne voulaient que se rapprocher d’elle.

Si elle avait ce que beaucoup désiraient, elle n’était pas nécessairement la plus heureuse. Son père restait aussi strict, l’interdisant de sortir seule et blablabla. Mais Clara en avait marre, elle avait 16 ans quoi ! Elle avait des copains à l’école et voulait les voir après, qui avait-il de plus normal que cela ? Elle leur sortait toujours la même excuse : « Mon père ne veut pas. » Certains soupçonnèrent même qu’elle inventait cette histoire de père trop autoritaire juste parce qu’elle voulait avoir l’air plus « cool » qu’eux. Elle n’avait rien dit pour se défendre : qu’ils pensent ce qu’ils veulent ! Elle n’avait rien à faire de ce que les gens pouvaient penser d’elle. Si ça les amusait de répandre de fausses rumeurs à sujet, qu’ils le fassent ! S’ils ne voulaient plus lui parler, qu’ils le fassent ! Mais il restait toujours des fidèles, tels que Maëlle ou Oscar.

Elle tentait vainement de convaincre son père que sortir lui ferait du bien ; après tout, ne l’avait-il pas envoyé à l’école pour qu’elle socialise ? Son père ne capitula pas pour autant.
Vers la fin de mai, alors que toute l’école parlait des jeux que l’arène accueillerait la fin de semaine prochaine, Clara décida d’y aller. Pas suicidaire, elle ne demanda même pas la permission à son père : il l’aurait sûrement soupçonné d’avoir fait le mur. Enfin, c’est ce qu’elle fit, bien difficilement. Elle n’eut aucune difficulté à trouver l’arène : il y avait tellement de monde qui se dirigeait vers celle-ci ! Mais trouver ses amis se révéla plus corsé. Tout le monde se bousculait, tentait d’avoir le meilleur siège possible. Guère habituée à cela, Clara se faisait pousser de tous côtés. Il lui était impossible de retrouver Maëlle ! Soudainement, on l’attrapa par le poignet. Croyant qu’il s’agissait d’un de ses camarades de classe, la jeune Nielsen se laissa traîner, même si elle ne voyait pas son « tireur ». Quelle ne fut sa surprise d’apercevoir un grand brun au visage inconnu !

- Euh … tu ne te serais pas trompé de personne par hasard ? demanda Clara, poliment.

- Non, non. C’est la première fois que tu viens ici ? (Clara hocha de la tête) C’est ce que je me disais … Tu avais vraiment l’air perdue et dépassée par tout cela alors je t’ai attirée en retrait de la foule … Il faut que tu joues des coudes si tu veux avoir un place, n’hésite pas à pousser les gens !

- C’est barbare !

- C’est l’arène, que veux-tu ! lui dit-il, en rigolant, de sa voix mélodieuse.

- Bon, merci pour tes conseils, mais là, il faut que je cherche mes amis …

- Tu as un point de rendez-vous ?

- Non …

- Alors, oublie-les. Tu n’as aucune chance de les voir.

Force lui était d’admettre qu’il avait raison. Trop de gens. Elle avait fait tout cela pour rien ! Toutes ses chances de se faire punir par son père pour absolument rien ! Pourvu qu’il ne découvre pas qu’elle était partie …

- Si tu veux, je connais une place secrète où on a une très bonne vue, lui proposa-t-il.

Elle cherchait les motivations du jeune garçon. Que lui voulait-elle ? Était-il comme les autres ? Mais rien dans son allure, son regard, ses intonations de voix ne lui laissait présager de mauvaises intentions … Et elle accepta.

- Jace, se présenta-t-il, en tendant la main.

- Clara, répondit-il, en serrant sa main chaude.

- Cool, maintenant, tâche de bien me suivre !

Ne pas le perdre se révéla être un miracle. Il y avait tant de monde. D’ailleurs, pourquoi portait-il un chandail blanc ? N’aurait-il pas pu mettre un chandail rose fluo ? Non pas que le blanc ne lui allait pas bien … En se perdant dans ses pensées, elle perdit aussi Jace de vue. Mince, mince, mince !! Où était-il passé ? Elle se hissa sur la pointe des pieds, mais rien à faire. Elle poussa un long soupir … puis sourit en le voyant réapparaître. Il mima être déçu d’elle, tout en souriant, puis l’attrapa par la main. Ainsi, aucune chance de se perdre…
Il avait raison : la vue était magnifique. Avoir transgressé les règles imposées par son père lui donnait de l’adrénaline en plus de vivre une nouvelle expérience, qui fut complètement unique en son genre … La jeune Nielsen ressemblait à une gamine de 5 ans, curieuse et désireuse de tout savoir, tout comprendre. Jace ne perdit jamais patience et répondit à toutes ses questions. Clara fut un peu plus mal à l’aise lorsqu’ils abordèrent le thème des groupes ethniques, car il était évident que Jace faisait partie de la classe ouvrière tout comme Clara vivait dans l’Élite… Ce fut exactement cette phrase qui lança le sujet :

- Regarde, commença Jace, t’as vu le blondinet là-bas aux haltères comme il s’y croit trop ? 100 dollars qu’il fait partie de l’Élite, comme tous les autres vantards.

- Quelle belle image de la classe supérieure as-tu … J’en fais partie, figure-toi.

- Oh. Écoute, ce n’était pas exactement ce que je voulais dire … Il y a toujours des exceptions. Par exemple, dans ma famille, tout le monde est laid, sauf moi !

Cette remarque innocente comme un enfant eut le don d’apaiser la situation en faisant rire Clara. L’après-midi se continua sans anicroche et surtout sans revenir sur le sujet tabou, mais Clara préféra rentrer chez elle plus tôt. Elle pensa prétexter une raison bidon du genre « J’ai beaucoup de devoir », mais préféra lui dire toute la vérité à propos de son père.

- Hmm, je vois. Papa-coq ? Peu importe, viens, je vais te montrer comment sortir d’ici …

Ils bousculèrent quelques personnes, ce qui les fit rire. Le plus drôle fut sans doute lorsque Jace s’accrocha dans les jambes d’un monsieur qui renversa sa bière sur lui-même et se mit ensuite à engueuler Jace comme quoi il était un « bon à rien, un déchet, un fouteur de troubles ! ». Si Clara en avait les larmes aux yeux, Jace était loin de trouver cela aussi marrant, se confondait en excuse, mais comme rien ne semblait calmer le monsieur, Jace lui donna de quoi se payer une nouvelle bière.

- Tu veux marcher un peu ? Je connais un endroit où ils font les meilleurs smoothies au monde ! s’enthousiasma Jace.

- Non, sérieusement, il vaudrait mieux que je rentre chez moi…

- Une autre fois alors ?

- Je ne sais pas … Ce serait déjà tout un exploit si j’arrivais à revenir chez moi sans me faire attraper par mon père …

- Okéé, comment se faire rejeter en deux leçons, blagua-t-il, toute fois un peu amer, en passant sa main derrière sa nuque.

- Non, non ! C’est pas ça … C’est mon père le problème … Mais ça me plairait d’y aller goûter à tes smoothies, dit-elle. Ses joues se teignirent en rose en même temps qu’un fin sourire apparaissait dans les deux visages.

« Une autre fois » eut lieu quelques semaines après leur première rencontre, quand Clara réussit à convaincre son père de la laisser sortir. Entre temps, ils s’étaient vus à quelques reprises. Jace l’avait souvent attendue à la fin des cours et ils ne faisaient que parler. Un jour, il vint même les fameux smoothies (qui furent absolument délicieux). Alors, disais-je, une autre sortie eut lieu, dans un lieu plutôt inusité : un vieil immeuble désaffecté. En le voyant, Clara fit une moue de dégoût, mais ne dit rien. Jace lui avait fait part de son plan C : Faire découvrir à Clara de quoi avait l’air la vie pour les gens normaux. Ils montèrent jusqu’au quatrième étage environ. Les murs n’étaient plus là, seuls restaient des poutres de métal qui soutenaient le plancher du prochain étage. Jace lui fit promettre de ne pas bouger, il prit son élan et … s’élança dans le vide. Complètement pétrifiée, Clara ne put même pas crier. C’était quoi la vie normale des gens, se suicider ou quoi ?? Elle s’avança tranquillement vers le bord, ne voulant pas voir le spectacle horrifiant du corps sans vie de Jace par terre… Mais celui-ci flottait à un mètre du sol, tout souriant.

- Jace ? Jace, est-ce que ça va ?

- Oui, oui !

- T’es pas … mort ?

Cette question idiote le fit rigoler.

- T’es pas un fantôme ? reprit Clara.

- Non, non, j’t’assure ! 2 minutes, je remonte.

Il n’y eut cependant pas de tour de magie pour la montée, il ne fit qu’utiliser l’escalier. Arrivé à la hauteur de Clara, il se remit à rigoler en voyant sa face ahurie.

- Je suis bien vivant, tu peux sauter aussi si tu veux, réussit-il à dire entre deux rires.

Clara le regarda comme s’il venait de lui dire que les mutants n’existaient pas à la surface …
- Les autorités ont installé un mécanisme invisible… Quand on saute de trop haut et qu’on risque de … se faire mal, le mécanisme démarre et retient les suicidaires à un mètre du sol. C’est vraiment trippant, tu devrais essayer ! Tout le monde le fait, termina-t-il avec un haussement d’épaule.

- Je passe mon tour alors.

- Trouuuuuillaaarde !

- N’importe quoi ! C’est super dangereux ce truc ! s’exclama Clara.

- Mais non, je viens te dire qu’il y avait un système de protection !

Clara resta silencieuse.

- Trouillarde, souffla Jace. Aller, si tu veux, on saute en même temps.

- Ok … fit Clara, hésitante.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Jace la prit par le poignet, l’obligeant à le suivre, et sauta, emportant Clara. Arrivée en bas et flottant dans les airs, Clara rit : comment avait-elle pu être effrayée par ça ? C’était tellement amusant !

- On peut le refaire, mais de plus haut ?!

Pour toute réponse, Jace lui sourit. 2, 3, 4, 7 sauts ils firent ! Puis, arrivés au toit, Clara regarda en bas.

- C’est vachement haut. Tu sais, j’ai vraiment eu peur quand t’as sauté tantôt. Si me faire découvrir le « vrai monde » comporte d’autres plans nuls comme ça, prière de m’avertir avant, svp.

- Mais nan, c’était trop marrant ! Si t’avais vu ta face …

Rien qu’en y repensant, Jace rigola tout seul.

- C’était pas marrant du tout ! Je croyais que t’étais mort !

- C’était le but, figure-toi.

- J’espère pour toi que t’as d’autres buts plus pertinents dans la vie …

- Oui, mais ils sont tous plus fous les uns que les autres, dit-il, presque en soupirant. Et de quoi la belle Clara Nielsen peut-elle bien rêver, elle ?

Si le compliment de belle lui avait souvent été dit, jamais il ne l’avait fait rougir autant. Elle fut heureuse qu’il se soit étendu par terre à ce moment précis et donc, qu’il ne puisse la voir.

- Bah … j’avais pensé, comme j’aime bien danser, être chorégraphe, mais …

- Ah oui ? Tu danses ? dit-il, étonné.

- Depuis que je suis petite, précisa Clara. Elle s’assit par terre, à quelques mètres du jeune homme.

- Ah et on peut voir ? demanda Jace.

- Certainement pas !

- Pourquoi ?

- C’est un truc … privé tu vois. J’adore danser, parce que je me sens dans mon monde à moi. Je n’ai pas envie de l’ouvrir aux gens… Raconte-moi plutôt ce que toi tu veux.

- J’aimerais te voir danser.

- Dommage pour toi. Prochain vœu. Fais attention, il ne te reste plus que deux !

- Haha ! J’aimerais te voir et j’aimerais voir te danser. Maintenant, mon doux génie, pouvez-vous exaucer mes souhaits ?

- Raconte-moi un de tes véritables souhaits et t’auras peut-être le droit à 10 secondes de démonstration.

- J’aimerais voir la surface, dit-il, très sérieusement.

- Quoi ? Mais c’est …

- Hep, hep ! La démonstration, puis les explications.

- Gnia gnia gnia… Bon, tu ne ris pas, hein ? Ce que je danse, ça s’appelle le ballet, c’est plus … traditionnel, tu vois, plus classique. Mais c’est très beau …

Elle débuta par un pas de bourrée, enchaîna avec un pas de biche, grand-plié, échappé, pas glissé et pour finir, un grand jeté. Elle fit une mini-révérence, avant de s’asseoir.

- Pourquoi tu veux devenir chorographe ? Tu pourrais facilement devenir ballerine !

- Je préfère rester dans les coulisses plutôt que sur la scène … Explique-moi ton rêve à toi.

- Je voudrais voir la surface, répéta-t-il.

- Oui, j’avais compris. Mais c’est impossible, les mutants…

- Tu y crois encore ? C’est juste pour faire peur aux petits pour qu’ils restent calmes.

- Pourquoi on ne vivrait pas à la surface alors ? HA !

Il rampa vers elle.

- Tout nous laisse à croire que le gouvernement cherche à mieux nous contrôler, murmura-t-il.

- Nous qui ? Mais pourquoi ? s’étonna Clara. Sa curiosité l’emportait, ne laissant aucune place pour la logique.

- Assez de questions pour aujourd’hui, je crois qu’il vaudrait mieux rentrer, dit Jace en regardant sa montre.

- Non, non, attends !

- Ha, mademoiselle ne peut plus se passer de moi !

- N’importe quoi, c’est toi qui me racontes des histoires idiotes !

- Si elles sont si idiotes, pourquoi t’intéressent-elles ? Devant le silence de Clara, il reprit : Aller, viens, on va faire le dernier saut.

De cette sortie à leur prochaine, Clara eut le temps de réfléchir à ce que Jace lui avait dit et de chasser ses paroles. Elles ne faisaient aucun sens, pour Clara, qui avait été élevée dans une tout autre mentalité.
Environ trois semaines plus tard, il poursuivit l’enseignement de Clara et lui fit goûter ses premiers champignons hallucinogènes. Cette expérience fut très pénible, elle en fut même malade et se promit que ce serait la dernière fois qu’elle en prendrait. Ce fut une après-midi gâchée dans le fond, mais plus tard, ils en rirent, surtout Jace qui s’amusait follement à appeler Clara « petite nature ». Il y eu quelques autres leçons, où ils devinrent plus proches, sans jamais dépasser le stade de l’amitié. Puis, un beau jour, Jace avait voulu lui faire découvrir que les rues d’Underground n’étaient pas toutes aussi charmantes que dans le quartier aisé. Ils rencontrèrent un troupeau d’homme, bières aux mains, qui sentaient fortement les champignons magiques. Par réflexe, Clara se rapprocha un peu de Jace. Un des hommes siffla, un autre faisait des bruits plutôt grossiers, un certain était plus direct… Bien que Jace fût plutôt grand, cet environnement lui était plutôt hostile et Clara accéléra la cadence. Sortis du quartier malfamé, Jace s’aperçut que Clara tremblait.

- Hé, ça va ?

Elle nia de la tête et lui demanda de la ramener chez elle. Le reste du chemin s’exécuta en silence. Devant la grande maison des Nielsen, Jace s’autorisa à reprendre la parole :

- Je suis désolé, j’aurais dû me douter … Je regrette de t’avoir amenée là-bas.

- Ce n’est pas ta faute … J’imagine que ça m’apprendra à être belle, dit-elle, plus calme.

- Ouais … Je veux dire non !

Ce fut le silence.

- Bon … fit Clara. Au revoir, alors, termina-t-elle en se tournant vers sa maison.

- Non, attends ! s’exclama-t-il à voix basse, l’attrapant par le poignet pour l’obliger à se retourner. Je sais que ce n’est peut-être pas le bon moment, mais je m’étais fixé aujourd’hui comme date limite … Anyway, je …
Il ne termina pas sa phrase, déposant tout de suite ses lèvres sur celle de l’adolescente. Le baiser dura quelques secondes, puis Clara se recula :

- En effet, ce n’est pas le bon moment, mais si tu réessayes demain, peut-être auras-tu plus de chance, souffla-t-elle avec un fin sourire narquois.

Et ainsi commença une joyeuse idylle entre les deux jeunes, devenant un peu plus sérieuse à chaque jour. Évidemment, Clara ne pipa mot à son père à propos de cette relation. Elle connaissait sa réaction d’avance et l’imaginer dans sa tête lui suffisait. Néanmoins, personne ne fut dupe ; tous remarquaient une différence dans son comportement. Elle était beaucoup plus heureuse, plus souriante, plus sympathique… Ce n’était pas qu’un garçon sympathique qu’elle appréciait, elle l’aimait, elle en était sûre, et il l’aimait en retour. Quelle sensation plus extraordinaire que celle-ci pouvait-on ressentir ?
Revint un jour le fameux sujet des mutants. Le sol avait alors tremblé et Clara lui avait demandé s’il passait qu’il pouvait s’agir de l’œuvre des mutants à la surface, puis se rappela ce qu’il lui avait dit un jour.

- Tu ne m’as toujours pas raconté pourquoi tu croyais cela, dit-elle.

- Pas ici, il y a trop de monde …

Ce ne fut que lorsqu’ils furent chez lui, fenêtres fermées, qu’il s’autorisa à tout lui expliquer. Son frère aîné faisait partie des Stormy Troops, ce qui surprit Clara, car elle croyait que c’était une légende, et Jace avait rejoint la troupe quelques semaines auparavant. Il lui expliqua ce que c’était plus précisément, mais la jeune Nielsen n’était pas très emballée par l’idée.

- Ne peux-tu pas te contenter d’Underground et ne pas risquer ta vie pour une cause inutile ?

- Inutile ? C’est la vérité qu’on veut ! s’exclama Jace, offusqué. Lord Cross fait de nous ce qu’il veut, il nous contrôle et tu ne le vois même pas !

- Mon père travaille pour lui.

- Et alors ? Ton père n’est qu’un aveugle de plus dans cette cité de fous …

Le ton avait augmenté d’un demi-ton et l’atmosphère paisible avait disparu, laissant place à une ambiance un peu plus hostile. Jace, qui n’avait même pas remarqué s’être levé, se rassit. Les poings de Clara se détendirent, comme ses épaules. Ils restèrent silencieux une peut-être deux minutes. Ce fut Clara qui brisa le silence :

- Comment allez-vous faire tout cela ? Comment pouvez-vous réussir à battre le gouvernement ? C’est impensable…

- Je n’ai pas le droit de te révéler nos secrets, tant que tu ne fais pas partie du groupe.

- Quel dommage ! fit sarcastiquement Clara.

- Je devrais t’amener au quartier un jour, tu verras, c’est sympa. En attendant, tout ce que je viens de te dire, te devrais le garder pour toi, ok ? Ne dis rien à ton père, surtout si c’est un proche du Lord.

Clara acquiesça et la vie continua son chemin. Ce secret qui la tenailla lui faisait mal à chaque fois qu’elle discutait avec son père. Elle avait l’impression de tenir une double-vie : la bourgeoise Clara qui accompagnait son père aux événements importants et la citoyenne Clara qui vivait comme tout le monde.

Puis, un jour, Jace lui demanda de l’attendre devant chez elle vers 23h et ne voulut répondre à aucune de ses questions. En traversant son salon, Clara accrocha le fil électrique de la lampe, qui tomba par terre. Le bruit aurait normalement été atténué par les autres bruits durant la journée, mais dans le silence de la nuit, il faisait un vacarme pas possible. Clara le replaça rapidement puis attendit… attendit… attendit… Mais son père ne se réveilla pas et elle continua son chemin. Dehors, elle aperçut Jace. Il semblait anxieux et regardait de tous côtés. Elle esquissa un bref sourire, se faufila derrière lui puis chuchota un « Bouh ! » dans son oreille. Il sursauta, un grand plaisir de Clara, qui lui fit un sourire innocent. Il leva les yeux au ciel.

- Ça, c’est pour la fois où tu voulais me faire croire que t’étais mort en sautant de quatre étages !

- Tu ne t’en ai toujours pas remis après un an…

Il se pencha pour l’embrasser, mais elle l’esquiva :

- Je veux savoir où on va avant ! dit-elle, toujours avec le même sourire innocent.

- Au Quartier général, souffla-t-il.

- Quoi ? Mais t’as dit que je ne pouvais pas parce que je n’étais pas membre !

- Bah, tu le seras pour quelques heures…

Son petit air « je-m’en-foutisme » le rendait que plus charmant et elle ne put refuser. De toutes manières, pourquoi avoir pris autant de risques pour rien ? Ça pouvait être marrant…

- … ai vu que tu t’inquiétais quand je t’en parlais. Alors, tu vas pouvoir constater de tes yeux que ce n’est pas un petit truc merdique, mais une organisation qui se tient très bien… Là, va falloir marcher vite par contre, c’est bon?

Ils descendirent par une bouche d’égout « au cas où nous serions suivis ». Peut-être cherchait-il à la rassurer en voulant dire que rien ne pouvait les attraper, mais elle s’inquiéta plutôt à propos du ton sérieux qu’il avait pris. Cette organisation n’avait rien d’une plaisanterie, songea-t-elle. Jace descendit le premier, pour s’assurer qu’il n’y avait aucun danger. Clara fut plus lente à descendre, ne s’étant jamais servie de ces escaliers de fers. Jace l’encourageait silencieusement (ou presque) à aller plus vite. Soudain, son pied glissa, elle perdit l’équilibre et tomba par terre. Le jeune homme se précipita vers elle et la souleva :

- Est-ce que ça va ? Tu n’as pas mal ?

- Oui, j’ai vraiment mal au dos. Je crois que je me suis égratignée sur une tige de métal…

- En effet, dit-il après avoir regardé son dos, tu ne t’es pas manquée… Ton éraflure couvre toute la longueur de ton dos … On arrangera ça au quartier, c’est tout proche. Tu peux toujours marcher ?

Au Quartier, ce ne fut pas long avant qu’on ne s’occupe d’elle. Quelqu’un appliqua un baume pour éradiquer les micro-organismes, puis un autre pour permettre à la blessure de guérir. L’effet fut immédiat et la coupure ne fut plus en quelques secondes. Cependant, il lui restait une longue cicatrice là où la blessure se tenait. Ce ne fut qu’une fois complètement rétablie que les gens furent moins sympathiques.

- J, c’est qui elle ? demanda une femme rousse, qui devait avoir dans la trentaine.

- Clara, répondit simplement Jace.

La rouquine se tourna vers Clara :

- Clara quoi ?

- Nielsen, Madame.

Quelques membres pouffèrent.

- Comme Karl Nielsen, je présume ? Oui, on le connaît, ajouta-t-elle lorsque Clara opina de la tête, il est plutôt bien placé au gouvernement… Et il n’y a que sa fille pour m’appeler Madame !

Nouveaux rires.

- Tu peux m’appeler Alister, comme tout le monde, tu sais, fit la rouquine en faisant un clin d’œil.

- Qu’est-ce qui nous dit que ce n’est pas un espion du gouvernement ? s’exclama un jeune homme d’environ 28 ans.

- Ouais ! s’exclamèrent les autres gens autour de lui, sûrement ses copains.

- Je t’avais dit que c’était une mauvaise idée de venir ici, siffla Clara pour que seul Jace l’entende.

- Je ne l’aurais pas amenée ici si elle représentait un danger quelconque. Je crois en elle et elle n’a aucun lien avec les agissements de son père, dit sèchement Jace.

- Qu’est-ce qui nous dit pas que t’es toi aussi dans le plan ? demanda un des copains du jeune homme de 28 ans.

Un autre homme, assis dans l’ombre, se leva soudainement.

- Assez. Je te rappelle qu’il s’agit là de la copine de mon frère et de mon frère. Oserais-tu dire que je ne suis pas fiable ?

Les chuchotements se turent et tous ceux qui s’étaient levés se rassirent. De toute évidence, le frère de Jace, Elias, avait réussi à se tailler une place importance dans l’organisation et se faire respecter. Clara le remercia du regard et il baissa la tête signifiant clairement « Ce n’est rien ». Lorsque tout le monde eut reprit ses activités, il se rapprocha du jeune couple. Il tendit la main vers Clara, puisque c’était la première fois qu’ils se rencontraient.

- Enchanté.

- De même. J’ai attendu beaucoup de bien à propos de toi.

- Oui, moi aussi ! Si tu savais comme Jace ne parle que …

- Oui, bon, ok, coupa Jace, un peu embarrassé. Viens, Clara, je vais te faire visiter, dit-il en partant loin de son frère.

- Juste Clara ? Tu ne l’appelles pas ma chérie, mon cœur, mon amour ? dit Elias, assez fort pour que tout le monde puisse entendre et surtout ricaner.

- ‘Tin, c’est chiant les grands frères, marmonna Jace, encore plus embarrassé.

Il lui montra quelques lieux importants et lui présenta des gens plus sympathiques que les premiers, même si certains restaient peu amicaux. Mais Clara portait guère attention à tout ce qu’il disait, elle somnolait. Après environ une heure, il jugea bon de la ramener chez elle. Devant sa porte, il lui demanda comment elle avait trouvé le Quartier.

- Pas si pire, tout compte fait. Je t’autorise à y aller.

Un fin sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme, qui prit le visage de sa bien-aimée entre ses mains et l’embrassa tout doucement, puis déposa un baiser sur son front.

- Dors bien.

- Pareillement.

Elle entra doucement dans la bâtisse et ferma tout aussi doucement la porte.

- Bonsoir Clara, dit calmement une voix trop bien connue.

Mince. Salut papa.

- Pourrais-je savoir ce que tu faisais à l’extérieur à cette heure-ci ?

Le pire, c’était le ton de voix qu’il utilisait. Il n’était pas furieux. Il était même étrangement calme.

- Je …

- Peut-être pourrais-tu m’éclairer sur le garçon qui était avec toi ?

Remince.

- Clara, je te parle. Il est très impoli de ne pas me répondre.

- Jace.

- Quoi, Jace ?

- Et bien, c’est le prénom du garçon dont tu parlais.

- Jace quoi ?

- Jace Richards.

- Connais pas. Peut-être devrions-nous l’inviter à souper dimanche prochain, qu’en penses-tu ? Je pourrais faire sa connaissance. De quelle classe as-tu dit qu’il faisait partie?

- Moyenne.

- J’imagine que ça aurait pu être pire. Après avoir réfléchi, je crois que nous devrions tous allés au restaurant, qu’en penses-tu ? Avec ses parents aussi, pourquoi pas ? Mais peu importe, chaque chose en son temps. Où étais-tu passée ?

- Je me promenais.

- Avec Jace ?

- Avec Jace.

- Bien. Monte dans ta chambre. La prochaine fois que tu feras un truc du genre, tu seras doublement punie. En attendant, tu es privée de sortie pour deux semaines. Évidemment, durant ces deux semaines, tu devras m’accompagner à toutes les soirées importantes.

La conversation avait été d’une froideur incroyable, des deux côtés. Leur relation s’empira et chaque fois que Mr. Nielsen voyait Jace venir chercher sa fille, il faisait un commentaire désagréable, souvent subtile, qui avait le don de mettre Clara en rogne. Depuis quand se permettait-il de juger qui que ce soit sans lui avoir adressé la parole plus que trente secondes ? Heureusement, cela ne dérangeait nullement Jace. Il trouvait cela drôle. Clara avait essayé de lui faire comprendre que ça n’avait rien de drôle, en vain.
Ça n’affectait pas vraiment leurs vies, tout compte fait. Clara aurait simplement aimé que son père fasse preuve d’un peu plus d’ouverture, mais c’était lui qui se privait d’un gendre (^^) exceptionnel.

Je pourrais finir gaiement mon histoire et vous dire qu’ils finiraient joyeusement ensemble, mais ce n’est pas la vérité, malheureusement.

Un jour, alors que Clara devait rejoindre Jace chez lui, avant de repartir vers un petit bistrot, elle croisa Elias sur son chemin et ils revinrent ensemble. Le sol tremblait, comme il le faisait souvent, mais en peu plus fort. Le bruit associé était horrible. Clara avait déjà entendue parler d’éboulements, surtout au troisième sous-sol, mais n’en avait jamais vu un. Mais ce jour-là, elle eut la (mal)chance d’en voir un, au deuxième sous-sol qui plus est. Une dizaine de maisons s’effondrèrent, dans le quartier où les Richards résidaient. Les deux jeunes se mirent alors à courir… Et virent la maison, détruite.

- Jace … Jace ! s’écria Clara.

Elle se rapprocha des décombres. Certains pans de murs se tenaient encore, peut-être se cachait-il, attendant des secours…

- Jace, est-ce que tu m’entends ? Jace !

Elle tentait de soulever les morceaux. Autour d’elle s’activaient d’autres gens, mais elle ne les voyait pas et ne les entendait pas. Seul comptait Jace. Jace, Jace, Jace … Où était-il? Elle ne pouvait même pas l’aider, elle n’arrivait pas à déplacer les pièces. Elle se tournait vers Elias, qui venait de trouver le corps sans vie de sa mère. Elle lui tint solidement le poignet, pour lui transmettre ses condoléances. Elle avait connu Hann, leur mère, très brièvement.

- Eli, il faut que tu m’aides à trouver Jace avant qu’il ne soit trop tard…

- Ouais, ouais …

Mais il était déjà loin. Clara continua de bouger doucement les blocs, au cas où Jace se serait trouver coincé entre. Elle ne désirait pas le tuer. Plus elle cherchait, plus elle décourageait. Bon sang, où était-il ? Avec de la chance, il était peut-être sorti de la maison à temps ? Non, il l’aurait attendue. Pourquoi avait-il fallu qu’il soit si gentil, si souriant, si sympathique, si parfait ? De larmes perlèrent ses yeux juste à imaginer qu’il soit mort … Mais non, c’était impossible. Il ne pouvait PAS mourir. Il n’avait pas le droit de partir sans elle, il n’avait pas le droit de l’abandonner…

- Clara … Clara, viens, dit Elias, la voix rauque.

Son ton dramatique laissait imaginer tous les scénarios possibles. De loin, elle put reconnaître les pieds.

- Non… Non ! Jace ! Jace ! JACE !

Elle courut, mais cela eut pour seul effet d’affronter la mort de son petit-ami plus rapidement. Des larmes coulèrent sur ses joues, sa voix était nouée, elle avait l’impression qu’elle allait exploser…

Sa vision brouillée par les larmes ne l’empêcha pas de voir l’étrange angle que formait son cou, ni la tâche de sang grandissant sur le ciment, ni les yeux clos et surtout pas son éternel sourire qu’il ne quittait même pas dans la mort.
Elle sentit Elias l’amener loin de la tragédie, mais elle voulait rester proche de Jace. Elle se débarrassa de son étreinte et se rapprocher du jeune frère, toujours en pleurs.

- Aller, viens, dit Elias. Ça ne sert à rien, il est mort.

- Non … pas Jace … sanglota Clara.

- Viens, murmura Elias. Il la ramena chez elle, expliqua brièvement la situation à son père qui l’obligea à aller se coucher. Son père veilla sur elle toute la soirée, toute la nuit et tout le matin. Il la serra dans ses bras lorsqu’elle recommença à pleurer, lui changea les boîtes de mouchoirs, lui amena même une part de gâteau au chocolat qu’elle ne mangea pas.
Durant les jours qui suivaient, Clara ressemblait plus à un fantôme qu’à une humaine. Elle resta cloîtrée dans la maison, mangeait peu, dormait peu. Elle passait ses journées assise sur le grand canapé à guetter l’extérieur, comme si elle s’attendait à ce que Jace fasse une apparition.
Loin de l’aider à mieux réaliser la mort de Jace, l’enterrement fut d’une tristesse à mourir. Juste après celui-ci, Elias vint lui remettre un pull gris ayant autrefois appartenu à Jace, pour qu’elle le garde en souvenir. Rien qu’à sa vue, Clara se remit à pleurer comme une madeleine et Elias la serra dans ses bras, tout en lui soufflant des mensonges comme « Ça va bien aller, tu verras ».
Ce fut son père qui se chargea ensuite de la faire survivre. Il devait l’obliger à manger et à boire, il l’amena au théâtre, espérant la divertir. Un bout d’un certain temps, lorsqu’elle commença à aller un peu mieux, il l’amena même à des soirées.
Mais la douleur, après moins d’un an, est toujours aussi présente, même si Clara tente de la cacher. Elle est partagée entre les deux clans. Entre ce qu’on lui enseigne depuis son bas âge et ce que Jace lui a tout montré, tout raconté. De plus, elle est convaincue que s’ils avaient vécu à l’extérieur, Jace n’aurait pas été tué par un éboulement. En même temps, elle est très reconnaissante envers son père de s’occuper d’elle ainsi et ne veut pas le décevoir… Que réserve l’avenir pour Clara Nielsen ? Elle-même n’en est pas certaine…

- Détails pratiques -

Code du règlement : OK (Je sais que c’est pas très important, mais je voulais dire que c’est la première fois que j’aime lire les règlements d’un forum ^^)
Figurant sur l'avatar : Scarlett Johansson

- Vous -

• Remarques quelconques ? Nan en fait, c’est pour prévenir que je me suis inscrite, mais que je vais absente du 13 juillet au 6 août (je sais, c’est bête de s’inscrire pour repartir si tôt … personne ne pourra profiter de ma magnifique présence ! ). Cependant (car il y a toujours un mais (ou un cependant dans ce cas-ci), j’aurais peut-être accès à un ordinateur sporadiquement … Aussi, je me suis permise d’inventer quelques trucs (du genre, quand il saute de l’immeuble et qu’un truc le retient), ça dérange pas, j’espère ?
• A quel niveau de rpiste vous estimez-vous (/10) ? Euh … je sais pas, ça dépend vraiment. Peut-être 4 ou 5…
• Comment avez-vous découvert ce Rpg ? Sur un top-site quelconque.
• Connaissez-vous la série How I met your mother ? Pas du tout, mais je vous recommande fortement One Tree Hill et Gossip Girl =D (mince, comment avez-vous deviné que j’étais une fille ? >< )
• Aimez-vous les crêpes choco-banane-chantilly ? Peut-on remplacer la chantilly par un surplus de chocolat ? : D
• Détestez-vous les personnes qui ne cessent de tousser dans les salles d'attente ? Non, mais celles qui se mouchent, oui.
• Me trouvez-vous charmant ? Pas du tout =)
• Avez-vous envie de balancer votre ordi par la fenêtre quand il plante ? Oui, mais quand je me rappelle que je l’ai payé de ma poche, je me ravise …
• Aimez-vous ce smiley : :roll : ? Que trop !
• Avez-vous envie de dormir [Moi oui ! XD] ? Oui, surtout qu’il est 1 h du matin -_-
• Avez-vous envie de dominer le monde ? Yep !
• En avez-vous marre de ces questions débiles ? Yep ² !
• En avez-vous marre de moi (et vous avez intérêt à répondre non =p) ? Yep ³ !
• Aimez-vous que je vouvoie (dès que vous serez inscrits, je ne le ferai plus) ? Oui, c’est sympa XD
• Avez-vous envie que j'arrête ces questions sans intérêt ? J’ai pas d’exposant 4, malheureusement.

Je sais que ma présentation est longue, je suis désolée, mais j’adore ça écrire les dialogues entre les gens x) Et je sais aussi qu’il y a plein de trucs inutiles, mais z’êtes pas obligés de les lire… Mais si vous êtes rendus à la fin, ça doit être parce que vous avez tout lu x) En fait, je ne l’ai pas tout à fait fini, j’aimerais y apporter quelques modifications, car je ne me suis pas relue au complet, donc si vous pouvez ne pas la verrouiller svp =)

Waaaah ! O_O
Elle est géniale cette fiche !
Peut-être un peu longue comme tu l'as dit, mais tellement superbement bien écrite !

En tous cas, j'espère que tu plaisantes quand tu mets un 4 ou 5, je te mets immédiatement un 8/10 voire 9/10 même ! =D

Mouais... par contre, ça va pas... tu ne me trouves pas charmant, j'suis pas d'accord ! =p The Narrator est toujours charmant ! LE gentleman incarné !

Et je trouve très bien que tu aies rajouté quelques détails (dont le truc invisible...) : c'est avec le jeu d'écriture des membres qu'un rpg se construit. Et au moins, ça me prouve que tu as tout bien lu dans le réglement et que tu as tout pigé (c'est ma peur numéro une ça... - -'). Encore, bravo miss !

Au plaisir de rp avec toi !

Alors, je ne vais pas verrouiller ta fiche mais juste la déplacer dans les fiches validées. Parce que pour moi, tout est officiellement complet. Donc, tu peux dorénavant parcourir Underground de fond en comble.
Bon jeu !

PS : Merci pour mon réglement. xD Heureux que tu l'apprécies.

Bienvenue l'amie !

Tu as achevé ta fiche avant moi... donc ce n'est pas très logique que je te souhaites la bienvenue, MAIS (parce qu'il y a toujours des "mais"), je me suis inscrit avant! =p Donc, par déduction, et selon la loi de Pittoresque le Comte, le résulstat semble donc correspondre avec l'intitulé... ok ok, j'arrête! =p

J'espère bientôt rper (parce qu'avec moi, le verbes se terminent tous en "er" na!) avec toi!

Merci, Lord, mais dans le fond, on se rend compte que ma présentation, c'est surtout des dialogues un peu idiots, mais merci (ne soyons pas ingrat!).

Thank Aaron, mais on pourrait aussi dire rpir ou rpoir ... C'est quoi ce racisme envers les autres terminaisons possibles ? Pff..